Annexia , l’art de la diffusion par Véronique Magrini
Annexia, c’est Laurent Bardèche, “Florence Nicol, Fréderick Barbirolo, Isabelle Souriment, Bertrand Parinet et Jean-marc Boulard” = toute une équipe passionnée, sillonnant depuis, 1996, date de leur création, les festivals et les expositions en quête de nouveaux talents. Plasticiens sonores, vidéastes expérimentaux, dans la haute lignée de Laszlo Moholy – Nagy ou de Len Lye, passent entre leurs mains qui cherchent à les faire connaître en les diffusant dans tous les lieux ouverts à une telle programmation. Et ils les trouvent : Espace Croix-Baragnon, Espace Bonnefoy, Goethe Institut, Cratère, MJC Roguet, Centre Méridional de l’architecture, Université du Mirail, VKS, la liste exhaustive se révèlerait être en fait la litanie de tous les lieux culturels importants de Toulouse . Car l’énergie qui les caractérise est de loin supèrieure au fonctionnement confortable d’un centre d’art institutionnalisé . Agence de diffusion par défaut – d’espace et de subsides – le but de l’association n’est pas commercial : pas de royalties sur le cachet des artistes pour le prix de leur passage, mais au contraire un respect scrupuleux de la valeur du travail de chacun au détriment parfois du leur que la passion peut transformer en bénévolat . Cette ardeur se double d’une exigence absolue en matière de sélection d’artistes : les valeurs confirmées peuvent côtoyer des jeunes artistes encore non connus, l’intérét de leur travail sera le seul critère retenu . La spécificité d’annexia est cette curiosité élargie à l’hybridation des pratiques, qui, pour être inhérente à l’époque, ne tombe jamais dans l’agitation vaine . Dans le pur esprit des Friches de Marseille, c’est à une collaboration des forces vives de la création que Laurent Bardèche en appelle, à l’implication réelle des artistes et non à un bruitage récréatif qu’il se fait fort de fustiger là où il le dénonce .Car le promoteur d’ Annexia est un polémiste né, aiguisant actuellement sa verve sur un ouvrage faisant état de la culture en France, à paraître. Autre projet dont la concrétisation est prévue pour la fin de l’année : l’ouverture d’un immense local (800 à 1000 mètres carrés ) dans la périphérie de Toulouse, qui donnera enfin à Annexia l’assise dont elle rêve : sur la base des valeurs qu’elle défend depuis le début ce lieu, outre un travail de production et de diffusion des arts plastiques, des multimédia et des musiques expérimentales, accueillera des artistes en résidence invités à travailler